Le silence au milieu de la tourmente
Lorsque vous dîtes autour de vous que vous êtes un amateur de la culture japonaise et que vous appréciez ce pays, il y a quasiment cent pour cent de chances qu'on vous sorte l'adage de base: "Ah le Japon, cette terre de contrastes, entre modernité et respect de l'héritage ancestral". Bien évidemment à tout ça je dis oui; mais fort heureusement le Japon et la culture japonaise ce n'est pas que ça. En effet on entend souvent cette tirade, et réduire ce pays qui est en constante évolution à cette idée est très réducteur vis à vis de la richesse dont il regorge. Cependant, de temps en temps il est bon de conforter certaines choses, et dans ce post je vais vous présenter un des endroits qui m'a énormément marqué à Tokyo de part le contraste saisissant qu'il procure: Le Meiji Jingu.
Le Meiji Jingu, ou le sanctuaire Meiji Jingu, édifié au sein d'une forêt artificielle est situé au cœur d'un des plus grands poumon de Tokyo, le parc Yoyogi. Ce sanctuaire Shinto, dédié aux âmes de l'empereur Meiji (décédé en 1912) et de sa femme (décédée en 1914) fut construit en 1912. Après 8 ans de mise en œuvre, le sanctuaire put enfin accueillir les âmes divines des deux défunts. Le sanctuaire fut reconstruit à l'identique en 1958 après sa destruction lors des bombardements de 1945.
Bien que grand et très connu, je ne pense pas qu'on puisse s'y rendre par hasard. En effet on voit facilement l'entrée dans le parc, mais de là à savoir qu'elle va mener à ce sanctuaire... Rien n'est moins sûr. Pour accéder à cet havre de paix il faut donc passer par une allée au milieu d'une petite forêt, serpenter un peu dans cet espace de plus en plus solennel, puis franchir un immense torii en bois. Ce parcours est vraiment intéressant car l'allée principale prend sa source juste à la jonction du quartier Harajuku et du parc Yoyogi. Et si vous faites cette promenade un dimanche ça sera d'autant plus marquant que l'endroit peut donner le tournis à cause de la cacophonie crée par les groupes de musiques (et les rockabillies) qui se produisent le long du parc et par les nombreux promeneurs de la Takeshita Dori (l'un des endroits où on ressent vraiment le Tokyo qui grouille de vie).
Qu'il est entonnant de passer en si peu de temps d'un extrême à l'autre! On a l'impression que le lieu est resté figé dans le temps, l'ambiance, propice au recueillement, est un vrai endroit de méditation et de repos spirituel.Plus on s'enfonce dans le parc, plus les bruits environnants s'étouffent pour laisser place à un silence quasi complet dont le point d'apaisement ultime est le sanctuaire. Lors de la courte promenade, on peut admirer les fûts à sake, entreposés le long du chemin, qui servent d'offrande au temple. J'apprécie beaucoup leur décorations, je trouve ça assez joli.
Le sanctuaire est toujours un haut lieu de culte, et des mariages y sont célébrés. Malheureusement, la période où nous étions sur place n'était pas la plus propice aux mariages et nous n'avons pas pu profiter (de loin) d'une cérémonie traditionnelle.
Si vous êtes sur Tokyo, que vous avez besoin d'un endroit pour vous retirer, réfléchir, vous ressourcer, vous reposer, prier (bah oui quand même) alors n'hésitez pas. Ce sanctuaire fait parti de mes petits endroits magique de Tokyo (ne vous inquiétez pas, il y en a pleins d'autres!) où je me suis senti vraiment bien. Petit bémol, il semble que l'endroit soit très fréquenté lors des fêtes de la nouvelle année.